Le fact-checking", pas inutile, mais peu efficace

C'est ce que confirme un nouvelle étude américaine

Cyrille Frank

Robin Emptaz

François Defossez

, and

Orlane Tonani Guéguen

Jul 05, 2023

Bonjour à toutes et à tous,

D’abord, bienvenue aux nouveaux notamment de chez Hellowork, Rossel Advertising, La Tribune de Lyon, Toute l’Europe, Unimedia, Entraid…

Cette semaine, c’est la dernière édition du mois de juillet. Pour nous laisser souffler un peu. Et vous aussi !

On se retrouve donc à la rentrée pour un récap’ de ce qu’on aura raté.

Bonne lecture et bonnes vacances ! 🕶

L’équipe Médiarama

🔎 La vérification des informations est peu efficace, et peut même avoir un effet contraire.

[Par Cyrille Frank, directeur de la formation]

Face à la prolifération des “fake news”, nombre de rédactions ont dédié depuis une quinzaine d’années des rédacteurs à la vérification de l’information. Certains éditeurs ont même crée des services et rubriques ad hoc, à l’image des Factuel de l’AFP, Checknews de Libération ou Les décodeurs du Monde.

Le gouvernement lui-même, s’est penché sur la question des fausses nouvelles, à travers son projet de loi visant à sécuriser et réguler l'espace numérique et examiné par le Sénat ce mardi 4 juillet.

Une étude récente de chercheurs américains montre pourtant que le “fact-checking”, s’il n’est pas totalement inutile, a des effets limités :

La vérification ne modifie la croyance d’une personne que de 3,7 points en moyenne sur 100. Donc, si elle croyait quelque chose de faux avec un indice de confiance de 77 auparavant, elle pourrait n'avoir qu'une confiance de 73 % après avoir vu la correction
L’adhésion partisane à la croyance est 5 fois plus puissante que l'effet des corrections
D’une manière générale, l'identité partisane est environ 12 fois plus puissante que les vérifications des faits pour façonner la croyance
Les corrections peuvent même avoir un effet contraire (à 93%) lorsqu’elles émanent du bord politique perçu comme opposé (personnalité, média…)
Croire ou non à une vérification des faits dépend, dans une large mesure, de notre degré d'identification avec la personne qui effectue la correction

Pour Allen Arthur, du Solution Journalism Network, tout part du lien de confiance initial :

« Les journalistes croient souvent que nous sommes jugés uniquement sur l’exactitude des faits, mais ce n’est pas ainsi que beaucoup de gens arrivent à juger que quelque chose est digne de confiance. Si la confiance préalable est faible, les exercices de fact-checking à répétition ne sont pas aussi efficaces que les journalistes le souhaiteraient. »

Evidemment, cette étude ne préjuge pas de l’utilité du fact-checking pour tous ceux qui n’ont pas d’opinion préalable, et je suppose qu’ils sont nombreux.

📊 Les chiffres qui comptent

700.000 nouveaux abonnés TikTok en une semaine
C’est ce que le média de vidéos Brut a engrangé suite aux émeutes liées à la mort mort du jeune Nahel Merzouk, le 27 juin dernier. Et un total de 220 millions de vues uniques sur les 380 millions du mois (58%).

”C'est stratosphérique, même pour nous qui sommes le leader sur ces sujets là, nous n'avions jamais connu cela”, commente Guillaume Lacroix, cofondateur et PDG de Brut.

2 millions de pages vues en 6 mois

C’est le trafic réalisé par le site local MyLondon sur son “projet 365”. Celui-ci consiste à visiter une communauté de la ville par jour pendant un an. Plus de 180 quartiers ont déjà été visités et ont permis de dénicher des histoires incroyables :

Comme cette femme qui aime tellement vivre à Forest Hill qu'elle s'est fait tatouer les initiales FH sur le corps
Ou ce quartier de la prison centrale de Londres où les ex-détenus reçoivent une pizza gratuite du Domino's local lorsqu'ils sont libérés

👉 Une manière de recréer du lien et d’aller chercher de nouveaux lecteurs sur le terrain, tout en générant de l’audience.
👩‍🎓 Découvrez nos formations au journalisme constructif, pour engager le lecteur et restaurer sa confiance

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🎧 Explore Media : des vidéos plus longues et plus incarnées

[Par Orlane Tonani-Guéguen, assistante de production de podcasts]

Cette semaine, Jérémie Nacache, cofondateur d’Explore Media, est passé au micro de Mediarama pour nous parler des enjeux d’un média d’edutainment :

Leur rentabilité atteinte en 2019, après un lancement en 2016 uniquement sur YouTube, grâce au brand content qui représente 75% des revenus et depuis 18 mois, 25% des revenus proviennent des plateformes
Leur transition vers les formats vidéo longs (+ de 3 min) avec un volume de 20 productions originales par semaine, et leur choix de l’incarnation qui se fait selon le contenu
Leur lancement à l’international, avec une équipe de free-lances avec l’ ambition de devenir un média spécialisé dans l’edutainment selon le modèle de l’américainVox

👉 Pour écouter l’épisode, c’est ici

⭐️ La bonne pratique

Ouest France a fait un bel effort de transparence avec son rapport de responsabilité sociétale. Outre la description précise de son actionnariat et l’origine et ses revenus, le groupe publie une infographie très originale.

Il s’agit d’une cartographie des risques extra-financiers, telle la perte d’indépendance liée à la structure de gouvernance ou une performance économique insuffisante.

Le rapport précise à chaque fois l’objectif et les indicateurs de mesure. Ex:

Objectif : s’appuyer sur une structure actionnariale et de gouvernance garantissant l’indépendance de Ouest-France.
Indicateurs : Structure juridique du Groupe Sipa Ouest-France, nombre de réunions des instances

La responsabilité sociale apparaît à travers des risques plus globaux : impact environnemental, contribution insuffisante à la vie démocratique, pratiques discriminatoires etc.

🗞️ Du côté des médias

📱 Du côté des plateformes

🤖 Et arriva l’IA…

🔧 Ça pourrait vous servir

Cinq alternatives gratuites à GPT-4 :
1. Google Bard
2. Bing Chat
3. GPT-3 playground
4. YouChat
5. CharacterAI

🕵️ Offres d’emploi

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